Politique à gauche: La République islamique d’Iran : une dictature capitaliste, théocratique et patriarcale – Regard International

Ce meurtre a été la « dernière goutte de sang » qui a brisé le dos du chameau. Depuis près de 60 jours, femmes, jeunes, minorités nationales (Kurdes, Baloutches, Arabes, Azéris, etc.) sont en première ligne des mobilisations. Plus généralement, l’assassinat de Mahsa Jina Amini a une fois de plus mis en lumière le caractère misogyne des fondements et des lois de la dictature théocratique.

En 1979, introduction de lois relatives à la charia et au chiisme

S’appuyant sur une société patriarcale, inégalitaire et sur la religiosité d’une grande partie de la population, le pouvoir des mollahs a, depuis 1979, institué un ensemble de lois relatives à la charia et au chiisme. Pour Khomeiny « tout doit être islamique ». Les femmes sont ainsi la cible d’un ensemble de mesures discriminatoires établissant le contrôle total des hommes sur leur corps et leur vie. Le voile obligatoire est « justifié » par le fait que les cheveux des femmes sont une source de provocation sexuelle.

Ainsi, alors que femmes et hommes étaient au coude à coude lors de la révolution antimonarchique de 1979, le régime mobilise immédiatement ses partisans pour repousser les femmes dans la cellule domestique. Symbolisé par le slogan ya roussari, ya toussari qui peut se traduire par « soit le voile soit on vous assomme », tout un arsenal législatif et institutionnel se mettait en place, accompagné de la création de brigades chargées de faire appliquer cette nouvelle politique. Bien sûr, cela ne s’est pas fait sans résistance, et il y a eu une résistance dès l’avènement du régime islamique. La manifestation massive des femmes iraniennes (malgré son interdiction), le 8 mars 1979 contre cette orientation phallocratique et contre le voile obligatoire a marqué le début d’une résistance individuelle et collective des femmes qui n’a jamais cessé.

L’introduction du voile obligatoire s’est accompagnée d’autres mesures telles que le licenciement des femmes des emplois considérés comme réservés aux hommes, la ségrégation dans le système de santé, dans l’éducation et plus largement dans l’espace public. Toutes ces mesures et bien d’autres visent à chasser les femmes de la sphère publique, à leur imposer un contrôle social et politique.

En 2017, les dernières statistiques de la République islamique ont révélé que toutes les dispositions légales du régime constituent des obstacles à l’égalité d’accès des femmes au marché du travail. Alors que les femmes représentent la moitié des diplômés universitaires, seulement 14,9 % d’entre elles ont un emploi, contre 64,1 % des hommes. Officiellement, en 2017, le taux de chômage des femmes était de 20,7 %, soit le double de celui des hommes.

Le code civil de la mollahrchy : un instrument juridique d’oppression

Le code civil établi par le régime théocratique détermine que le mari est le chef de famille. A ce titre, il peut interdire à sa femme de travailler. De même, une demande de passeport doit être soumise à l’autorisation préalable du mari. Sauf dans quelques cas exceptionnels, les femmes ne peuvent obtenir le divorce sans le consentement de leur mari. L’avortement est interdit.

Selon les lois en vigueur, si un homme ou une femme a une relation sexuelle hors mariage, il est condamné à la lapidation. Mais simultanément, le régime autorise la polygamie. Un homme peut en effet épouser pour un temps limité autant de femmes qu’il le souhaite. Il peut également être marié pour une durée illimitée à quatre femmes. En pratique, s’il dépasse ce nombre, il pourra toujours argumenter qu’il s’agit d’un mariage temporaire. Pour un délit identique, un homme a donc la possibilité d’échapper à la peine de mort en invoquant les lois en vigueur, alors que l’exécution par lapidation est appliquée aux femmes.

Le code civil considère comme légal le mariage des petites filles âgées de huit ans et demi. Pour un garçon, l’âge légal est de 15 ans. Il autorise également « l’acte de mariage avant la puberté » avec l’accord du « tuteur légal » de la fille. Le père ou le grand-père peut par exemple marier sa fille ou sa petite-fille de 2 ans à un homme de 60 ans et recevoir en échange une « dot » appelée « droit au lait ». La mère n’a pas le droit d’intervenir.

Il serait trop long de détailler tous les dispositifs discriminatoires ou toutes les violences physiques, morales et sociales que subissent les femmes.

La vague de contestation actuelle s’inscrit dans la résistance sociale, politique, démocratique et féministe des 43 dernières années. Le mouvement d’aujourd’hui a permis un bond en avant considérable dans la conscience féministe de la société iranienne, et quelle que soit l’issue de la confrontation actuelle, il n’y aura pas de retour en arrière. La République islamique est une théocratie capitaliste, patriarcale et obscurantiste. Plus que jamais, les peuples d’Iran et surtout les femmes, les travailleurs et les minorités nationales, religieuses et sexuelles opprimées ont besoin de la solidarité de la gauche radicale, des associations progressistes et des syndicats.

Traduit par Point de vue international de l’Anticapitaliste.

Bibliographie :

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