Infos communisme: Retraites : les femmes en première ligne, les femmes en lutte ! – Point de vue international

Une réforme injuste pour les femmes

Le système actuel de calcul des pensions est déjà défavorable aux femmes : alors que l’écart salarial entre les femmes et les hommes est d’environ 22 % en moyenne, l’écart des pensions dépasse les 40 % ! Ce phénomène de creusement des inégalités de revenus est en grande partie lié aux carrières incomplètes, interrompues et chronophages de nombreuses femmes. Ils représentent 80 % des emplois à temps partiel et une grande partie des congés parentaux pris pour élever les enfants.

Le gouvernement lui-même reconnaît dans un rapport que la réforme obligera les femmes à travailler sept mois supplémentaires contre cinq en moyenne pour les hommes en raison de l’augmentation de l’âge minimum légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans.

Environ 20% des femmes sont déjà obligées de travailler jusqu’à 67 ans pour éviter la décote [3], contre environ 10 % des hommes. Augmenter le nombre d’années de cotisations requises pour une retraite à taux plein augmentera mécaniquement le nombre de personnes obligées de travailler jusqu’à 67 ans, dont une majorité de femmes et tous les salariés particulièrement touchés par la précarité et la précarité : travailleurs immigrés, personnes racisées, LGBTI …

Le gouvernement prévoit de faire des propositions supplémentaires sur les droits familiaux en 2024… le pire est à craindre !

Quant à la pénibilité, sa reconnaissance est déjà lamentable au regard des conséquences sur la santé et l’espérance de vie des conditions et horaires de travail d’un grand nombre de salariés, mais elle est encore plus mal évaluée et prise en compte pour les emplois les plus féminisés.

Les femmes mobilisées contre la réforme des retraites

Déjà dans les batailles précédentes, l’injustice aggravée par les changements dans les méthodes de calcul avait été des arguments importants pour convaincre contre les réformes gouvernementales. La précédente réforme de 2019 (non mise en œuvre) a été particulièrement violente de ce point de vue. Les associations féministes, les syndicats, ATTAC et notamment sa Commission Genre n’ont cessé de dénoncer ces conséquences. La performance des Rosies a fait beaucoup de bruit. [4]

Aujourd’hui, nous sommes à nouveau obligés d’élever la voix sur ce sujet. Dans les manifestations, les pancartes fleurissent dénonçant les inégalités de retraites et l’aggravation qu’apportera la réforme si elle passe. Prospectus spécifiques, assemblées des premières concernées comme collectifs féministes et/ou LGBTI, souvent en lien avec la Coordination Féministe… les femmes et les minorités de genre sont spécifiquement organisées pour se mobiliser dans plusieurs villes. Les femmes, dont les jeunes, sont particulièrement présentes dans les manifestations.

Le 15 février, à l’initiative de Politis, une large réunion publique réunira de nombreuses militantes féministes de la gauche syndicale, politique et associative pour dénoncer le projet de réforme. A l’approche du 8 mars, le lien entre la journée internationale de lutte pour les droits des femmes et la mobilisation contre la réforme des retraites devient évident.

Construire la grève générale et la grève féministe

Le plan de travail annoncé par l’ensemble du groupe paritaire fait planer la perspective d’un blocage du pays à partir du 7 mars et d’une reprise de la grève le 8. Ces dates sont assez lointaines, il faudra maintenir la pression pour passer la période des fêtes et maintenir la mobilisation.

Mais c’est aussi l’occasion de construire la grève dans les secteurs les plus concernés. Parmi eux, le secteur du nettoyage, des services à la personne, des EHPAD, de la santé… il n’y a pas assez de grévistes dans ces lieux de travail. Ceux qui sont en première ligne de la pandémie COVID, ceux qui sont oubliés par les négociations salariales de Ségur, ceux qui gagnent des salaires très bas, ont des horaires fractionnés, sont partagés entre plusieurs employeurs, sont peu ou pas organisés par les syndicats pour se défendre.

Il faut convaincre que, malgré la difficulté d’« abandonner les usagers » pour faire grève, l’enjeu est essentiel ! Pas seulement pour nos retraites mais aussi pour mettre un coup d’arrêt à la politique dévastatrice du gouvernement, pour que les services publics retrouvent leur place essentielle, pour que les emplois socialement utiles soient reconnus et revalorisés.

Ce sont des choix de société essentiels qui concernent l’ensemble de la population et qui ont des conséquences en premier lieu sur les femmes, tant en tant que salariées qu’utilisatrices. Toutes ces questions sont au cœur de la grève des femmes du 8 mars, soutenue par les syndicats, les associations et les organisations politiques féministes. Avec sa réforme, le gouvernement s’attaque aux classes laborieuses, et aux femmes en particulier. Nous construisons la riposte nécessaire, avec les femmes en première ligne de la lutte !

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