lutte ouvriere
GRENOBLE (38)
 Rhône-Alpes mis à jour le 07/02/  

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Article paru dans Lutte Ouvrière n°1801 daté du 7 février

DERRIERE LA VITRINE « HIGH-TECH »,
UNE POLITIQUE CONTRE LES CLASSES POPULAIRES

     Dans sa séance du 20 janvier, le conseil municipal de Grenoble (maire PS, majorité gauche plurielle), a voté la subvention maximale qu'il avait programmée dans le budget pour l'année , soit 9,9 millions d'Euros, au titre de financement du projet « Minatec ». Ce projet devrait faire de Grenoble le « pôle européen de développement des micro et nanotechnologies »... en fait, un grand centre de recherche directement au service des industries de l'informatique, dont STMicroélectronics, bien implantées dans l'agglomération.

     Cette subvention, qui s'ajoute à des dépenses de prestige ruineuses, comme la rénovation de la Maison de la Culture (16 millions d'euros) et la construction d'un nouveau stade dans la ville (plus de 15 millions d'euros aussi sans doute, le budget devant être adopté le 07/02) fait grincer des dents ceux qui vivent au jour le jour la pingrerie municipale quand il s'agit des besoins des milieux populaires.

     Un des derniers actes choquants a été l'organisation du repas de Noël dans les cantines scolaires. Une note de service est arrivée quelques jours avant ce repas, interdisant d'inscrire des enfants en plus des habituels pour ce jour-là. C'est pourtant une tradition et une fête pour les enfants de manger à la cantine tous ensemble ce repas-là… chacun ayant droit à son paquet de papillotes et quelques autres petites gâteries. Le prétexte de la mesure était les difficultés d'organisation du service à table ; il est vrai que les effectifs sont toujours limites et que le personnel s'en plaint, mais quand même ! De plus, les enfants n'ont pas vu la couleur ni pu apprécier le goût des papillotes qui auraient pu, alors, être distribuées dans les classes. Déjà à la rentrée des classes, une mesure de ségrégation vis à vis des familles pauvres avait choqué. En effet, il a été demandé aux familles dites à revenus ou domicile instables, de payer d'avance les repas à la cantine, en venant aux « antennes Mairie » acheter quelques repas à la fois.

     Et pour ne rester que sur la vie quotidienne des enfants, beaucoup de parents ont découvert que les sorties à la piscine avaient disparu de l'emploi du temps de leurs enfants dans certaines écoles primaires, là où les directeurs d'écoles ne veulent pas prendre de risque avec la sécurité, ni obliger les instituteurs à se mettre dans l'eau... Les postes d'éducateurs sportifs ont été réduits par la municipalité, il n'y en a plus dans les piscines, voilà le résultat. Des parents ne se laissent pas faire et une pétition circule.

     Pour les autres secteurs, aucun n'a pas de problème. Des foyers-restaurants accueillant des personnes âgées pour leur repas de midi ont été fermés au 1er janvier : pas assez d'effectif, pas « rentables ». Les centres de santé de cinq quartiers populaires sont toujours menacés, il a fallu manifester pour obtenir cette année la subvention municipale. Les « nounous » municipales ont du faire quatre jours de grève pour obtenir une augmentation. Ensuite, car on ne peut pas dire « enfin », il y a 120 jeunes en emploi-jeunes dans les services municipaux à qui les élus font des promesses de vrais emplois, depuis déjà plusieurs mois…

     Alors, tous ces millions d'euros qui vont aller grossir les profits déjà juteux des industriels de l'informatique et du BTP, seraient mieux employés dans les services publics de la ville, à la création immédiate des emplois municipaux qui manquent, et en subventions pour le bon fonctionnement de tous les services dans l'intérêt de la population.

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