lutte ouvriere
Au sujet de la destruction des barres de la Duchère
 Rhône-Alpes mis à jour le 07/11/ 

   Retour

Texte du tract distribué dans le 9ème arrondissement de Lyon

IL FAUT RÉDUIRE LA MISÈRE ET AMÉLIORER LE LOGEMENT SOCIAL POUR AMÉLIORER LA VIE DANS LES QUARTIERS

      Le 29 octobre dernier, quatre allées de la barre 200 de la Duchère ont été détruites dans le cadre de la mise en route du Grand Projet de Ville de la Duchère initié par la mairie de Lyon, et d'autres démolitions devraient suivre. Ce projet de reconversion globale du quartier devrait aboutir à la destruction de 1.500 logements sociaux et à la reconstruction d'un certain nombre d'entre eux.
      Remplacer le gigantisme des grandes barres de la Duchère par des habitations à dimension humaine était sûrement nécessaire. Seulement, si la majorité des familles concernées par cette première démolition a été relogée sur place ou dans le 9ème arrondissement, plusieurs dizaines ont cependant dû quitter le quartier et retrouver un logement dans d'autres arrondissements de Lyon, voire à l'extérieur, avec les conséquences que l'on peut supposer sur la scolarité des enfants ou les déplacements pour aller au travail.

Des perspectives de relogement incertaines

      De plus, la réalisation définitive du projet ne sera terminée que dans 15 ans et les premiers nouveaux logements reconstruits ne seront pas proposés avant deux ans. Quelles perspectives de relogement seront alors offertes aux centaines d'autres familles dont les logements ont été détruits ou le seront dans un futur proche ? Surtout que le projet ne prévoit pas de reconstruire autant de logements sociaux HLM que ceux qui ont été détruits. Car, au nom de la « mixité sociale », il est prévu de reconstruire des logements autres que HLM (par exemple des co-propriétés) et les logements sociaux qui représentaient 80 % de l'ensemble des habitations du quartier ne devraient plus représenter que 60 % voire 50 % de celles-ci. Les habitants de la Duchère sont pour beaucoup des personnes aux revenus modestes et il leur sera donc plus difficile de pouvoir se reloger sur place dans des habitations à loyer modéré. Et il est à craindre que les nouveaux appartements qui leur seront proposés ne soient pas de dimension équivalente et surtout de même loyer.

Les attaques du gouvernement actuel

      Se loger décemment est déjà difficile. Dans le seul département du Rhône, 46 000 demandes de logements sociaux sont en attente dont 7 000 en urgence. Mais ces difficultés vont encore s'amplifier du fait des attaques du gouvernements contre de nombreux droits sociaux. Ainsi les chômeurs ayant épuisé leur droit aux allocations de l'Assedic et qui perçoivent l'Allocation Spécifique de Solidarité (ASS), c'est-à-dire ceux qui ont le plus de mal à retrouver un emploi : pour eux, l'ASS sera désormais limitée dans le temps et devrait aboutir à l'exclusion de 130 000 chômeurs dès l'an prochain et plus encore les années suivantes. Ainsi les 6 millions de ménages qui bénéficient de l'Aide personnalisée au Logement (APL) dont le montant est revu à la baisse (- 4 %). Ainsi également les futurs retraités, tant dans le privé que dans le public, qui, avec la réforme Balladur de 1993 pour le privé et celle de Raffarin de pour le public, vont voir le montant des retraites régresser de 10 %, 20 % voire plus.

La responsabilité de tous les gouvernements

      Collomb et la majorité de la municipalité de gauche de Lyon se glorifient de ces démolitions en parlant de lutter ainsi contre les ghettos sociaux. Mais il ne suffit pas de démolir quelques bâtiments pour lutter contre la misère. En ne construisant pas des logements sociaux en nombre suffisant et en ne faisant rien contre les licenciements quand ils étaient au gouvernement, ses amis socialistes ont grandement contribué depuis 20 ans à dégrader les conditions de vie dans les quartiers populaires.
      Quant au budget du logement décidé par le gouvernement Raffarin pour , loin de permettre de rattraper les retards accumulés, il va encore les aggraver : il est globalement en recul de 7 % par rapport à  !. Tout est revu à la baisse : la construction de logements, la réhabilitation de ceux qui existent, les aides à l'accès et au maintien dans le logement.

Le monde du travail doit se mobiliser

      Cela fait des années que le nombre de logements sociaux construits est très en deçà des besoins de la population. Car en système capitaliste, dans le domaine du logement comme dans tout ce qui se vend, s'échange, se loue, on se désintéresse de tout ce qui n'est pas rentable. Les promoteurs ne lancent leurs programmes de construction que là où cela peut leur rapporter le maximum. Et les constructions haut de gamme ou l'immobilier de bureau passent bien avant la construction de logements sociaux.
      C'est pourquoi sur le problème du logement comme sur toutes ses revendications, le monde du travail ne doit pas faire confiance aux différents gouvernements, qu'ils soient de droite ou de gauche, mais ne doit compter que sur ses propres forces pour leur imposer que leurs besoins essentiels soient satisfaits.

LUTTE OUVRIERE le 20 novembre
  Début