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Renault Véhicules industriels (Vénissieux - Saint-Priest)
 Rhône-Alpes mis à jour le 06/03/  

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•• Négociations salariales : les manoeuvres de la direction
•• Discrimination à l'embauche
Article paru dans Lutte Ouvrière n°1805 daté du 7 mars

NEGOCIATIONS SALARIALES :
LES MANOEUVRES DE LA DIRECTION

     A RVI, la direction voulait, cette année, un accord salarial qui soit signé par l'ensemble des organisations syndicales, et surtout les plus importantes, la CGT et la CFDT.

     Après les grèves et les débrayages qui avaient eu lieu surtout à Vénissieux et à Saint-Priest, la CGT a organisé un vote dans les ateliers. A Vénissieux, 70% des votants se sont prononcés " contre la signature de l'accord " et " pour la poursuite des négociations ". A Saint-Priest le vote n'a pas été organisé mais, lors d'une réunion d'information syndicale, les salariés présents se sont prononcés très majoritairement dans le même sens. Sur l'ensemble du groupe, les résultats ont été de 50,07% contre la signature de l'accord. La CGT a donc décidé de ne pas signer.

     La direction a donc retiré son accord, puisqu'elle exigeait que les signataires représentent 75% des exprimés aux élections du CE, ce qui ne pouvait pas être atteint sans la signature de la CGT. Les autres organisations syndicales qui, dès la fin de la deuxième réunion de négociation avaient décidé de ne plus appeler à faire grève, et qui ont toutes signé l'accord salarial, se sont déchaînées contre la CGT. Il y a une surenchère de la part des signataires, qui affirment tous qu'on aurait perdu des centaines d'euros, ce qui n'est pas vrai : ce sont les plus hauts salaires qui auraient eu le plus à gagner au remplacement de la prime de fin d'année par un 13ème mois et en contrepartie, il y avait blocage des salaires.

     La direction aussi ne lésine pas sur la propagande. Dans un argumentaire rédigé pour la maîtrise, elle affirme clairement quel était son but avec cet accord : obtenir la paix sociale pour rassurer les actionnaires.

     Une nouvelle réunion entre la direction et les syndicats a donc eu lieu sur les salaires le 27 février, une réunion classique comme il y en a tous les ans, où la direction annonce les mesures salariales sans demander de signature aux organisations syndicales. Elle a annoncé 1,7% d'augmentation générale.

     Dans les ateliers, certains sont déçus par la non-signature de l'accord. Mais ce sont surtout ceux qui n'avaient pas fait grève et les membres de la maîtrise. Par contre, de nombreux grévistes sont contents du choix de la CGT de ne pas signer, d'autant qu'ils se rendent bien compte que cet accord aurait profité essentiellement aux coefficients les plus élevés.
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     Au magasin pièces de rechanges de RVI Vénissieux, un secteur d'une vingtaine de personnes, chargé de la livraison des pièces détachées aux concessionnaires, est en lutte pour l'embauche d'un jeune intérimaire. Suite à des interventions en début d'année, des délégués du personnel et de l'inspecteur du travail, sur l'emploi abusif d'intérimaires, la direction générale s'était engagée à faire un certain nombre d'embauches. A la pièce de rechange, pour l'instant cinq ont été réalisées sur trente deux prévues cette année.

     Ce jeune en question a rempli toutes les conditions d'embauches, 15 mois de contrat en intérim, il avait le meilleur rendement de l'équipe, disponible comme le demande la direction, il a passé et réussi les tests d'embauche. Il possède un CAP et un BEP magasinier ainsi que le permis cariste, comme le réclament toutes les petites annonces de RVI dans la presse locale.

     Mais voilà, deux jours après son dernier entretien avant embauche avec la personne de la DRH chargée du recrutement, son chef lui annonce qu'il ne sera pas embauché et que s'il fait des vagues, sa boîte d'intérim ne lui fournira plus de travail. Ce sont des propos assez courants vis à vis du personnel intérimaire. Mais tous les ouvriers de l'équipe, intérimaires comme embauchés ont été révoltés par ce refus. Les autres intérimaires ne voient pas comment ils pourraient être embauchés si le meilleur d'entre eux ne l'est pas. Quant aux embauchés, ils en ont ras le bol de toujours former des nouveaux et ils apprécient beaucoup ce jeune.

     Plus la direction s'empêtre dans ses contradictions et plus la colère et la détermination se développent. La seule raison qu'elle évoque est le manque de motivation. Être polyvalent, flexible, disponible, compétent ne suffit pas, il faut partager la culture de l'entreprise !

     Un premier débrayage avait eu lieu dans l'autre équipe pour un autre cas similaire la semaine précédente. Mais cette fois le débrayage du 17 septembre a été renouvelé le , le et le . Finalement la direction a réussi à désamorcer le mouvement, d'une part parce que les autres secteurs n'ont pas suivi (à part le premier jour), puis en faisant des promesses de formation à ce jeune, par sa boite d'intérim. La direction RVI lui a même payé sa dernière semaine sans qu'il travaille. Même si elle est restée intransigeante sur l'embauche « c'est elle qui décide », elle craignait cette situation car le retard s'accumulait, les chefs étaient obligés de bosser après l'heure .

     Bien qu'ils n'aient pas obtenu satisfaction, les grévistes sont contents de leur action, car c'est une belle gifle aux mensonges de la direction et ils savent aussi que dans un autre secteur voisin c'est six mois après un débrayage qu'un intérimaire a fini par être embauché.

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