lutte ouvriere
Saint-Chamond (Loire)
 Rhône-Alpes mis à jour le 17/01/ 

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Texte du tract diffusé le 17 janvier sur le marché de Saint-Chamond

A PROPOS DU PROJET
DE RENOVATION DU CENTRE-VILLE

     Lors du prochain Conseil municipal qui se tiendra 20 janvier, une partie de l'ordre du jour sera consacrée au projet de rénovation du centre-ville (Place de la Liberté et alentours).
     Le montant de ces travaux est estimé à 3,5 millions d'euros. Ce coût risque de grossir au gré des aléas du projet. C'est une somme importante, et la première question que beaucoup se posent est de savoir si des travaux d'un tel coût et d'une telle envergure sont vraiment nécessaires en ce moment. Nous vivons une période où la ville et ses habitants subissent de plein fouet la dégradation de la situation économique, avec son cortège de licenciements, de fermetures d'entreprises, de blocage des salaires et des retraites, de hausse des impôts locaux. Cela signifie qu'une partie de la population saint-chamonaise continue de s'appauvrir.
     N'y a-t-il pas d'autres priorités ?
     Le principal argument de monsieur le maire et de sa majorité municipale est qu'il faut un centre-ville attractif pour attirer vers notre ville une certaine catégorie d'habitants : des gens venant de l'agglomération lyonnaise et disposant de revenus plus importants que les Saint-Chamonais. Ces nouveaux venus pourraient investir dans les programmes immobiliers (appartements ou villas) que proposent ou vont proposer des promoteurs privés.
     La population laborieuse, c'est-à-dire les travailleurs aux salaires insuffisants, les chômeurs et les retraités, devraient donc payer pour que les petit-bourgeois de Lyon, ou d'ailleurs, aient envie de venir s'installer à Saint-Chamond et aussi pour que les promoteurs immobiliers rentabilisent leurs programmes. Programmes qui aboutissent à bétonner le moindre espace vert.
     Le deuxième argument des défenseurs du projet est qu'il faut redonner un nouveau souffle aux commerces du centre-ville.
     Si le commerce saint-chamonais n'est pas en très bonne santé, c'est que les consommateurs des milieux populaires doivent faire des choix sévères, au regard de la baisse de leurs revenus. Cela explique en partie qu'ils se tournent vers les grandes surfaces et de plus en plus vers les magasins à prix très réduits.
     Il n'est pas inutile de rappeler que l'implantation des grandes surfaces sur la zone commerciale de la Varizelle a été favorisée par la majorité municipale actuelle qui a payé certains aménagements et équipements, et par l'OPAC qui a vendu les terrains à un prix très attractif.
     Le projet d'aménagement du centre-ville n'est au fond pas très novateur. Le seule nouveauté ne va pas dans le sens des intérêts des automobilistes et des habitants : c'est l'introduction du stationnement payant sur la Place de la Liberté, et pour d'autres parkings par la suite. Cette mesure serait assortie d'une plage gratuite en début de stationnement, mais c'est le commencement d'un engrenage. Comme partout où des mesures semblables ont été adoptées, cela ne créera pas une place de parking de plus. Cela aura pour seul effet de remplir les caisses de la société privée à laquelle la municipalité concédera la gestion des parkings.
     Si la municipalité voulait vraiment diminuer le nombre de voitures en centre-ville, il y a pourtant une mesure simple que le conseiller municipal Lutte Ouvrière a proposée depuis plusieurs mois : la gratuité des transports en commun, notamment les jours de marché. Cette mesure pourrait être prise dès maintenant, sans même attendre le début des travaux. Selon l'adjoint aux transports et à la sécurité, cette proposition « pose des problèmes de billétique importants ». Aux dernières nouvelles, elle aurait été transmise à Saint-Etienne Métropole qui devrait l'examiner dans le cadre de la commission transports. Cela semble donc plus compliqué de ne pas faire payer que l'inverse ! Un comble !
     La majorité municipale prétend jouer la concertation, mais force est de constater que le projet actuel ressemble fortement au projet initial, concocté par le cabinet d'urbanisme dont elle s'est assuré les services. La municipalité consulte divers groupes : Collectif d'habitants, commerçants, certaines associations. Mais les uns après les autres et, bien sûr, elle jouera sur les contradictions entre leurs propositions. Aucune information et consultation globale des habitants n'est prévue.
     Au fond, ce seront la majorité municipale et son cabinet d'experts qui choisiront, même si cela ne satisfait pas grand-monde, et même si beaucoup de Saint-Chamonais continueront de s'interroger sur le coût et sur la nécessité de cet aménagement.
     Toutes les majorités, de droite comme de gauche, prétendent promouvoir la  « démocratie participative ». Mais celle qu'ils pratiquent n'a rien de vraiment démocratique et pour la participation, c'est surtout celle des contribuables au financement de ces projets.
     Un des derniers en date de ces projets est toujours en cours : il s'agit de la rénovation de l'Eglise Notre-Dame  et personne n'est actuellement capable de prévoir la fin et le coût. Si la démocratie était la règle au nouveau d'une commune, on pourrait imaginer que les habitants puissent donner leur avis sur les priorités à mettre en œuvre dans cette commune : cela voudrait dire avoir leur mot à dire sur les choix réalisés, en fonction des intérêts du plus grand nombre, c'est à dire des couches populaires, et non pas en fonction des intérêts particuliers de telle ou telle coterie de promoteurs immobiliers ou de patrons du BTP.
     Bien sûr, une municipalité n'a pas tous les pouvoirs, et elle subit un contexte économique sur lequel elle a peu de prise. Mais elle peut faire certains choix.
     Les choix de la majorité municipale actuelle ne vont pas dans le sens des intérêts de la population laborieuse.

LUTTE OUVRIERE
Saint-Chamond, le 17 janvier
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